Un logiciel est considéré comme « libre » quand le titulaire des droits d’auteur autorise toute personne à effectuer les quatre actions suivantes :
Ce qui leur donne non seulement un accès très large (toute personne ayant un ordinateur et accès internet peut en bénéficier), mais l’effet « boule de neige » qu’ils engendrent créé des communautés d’utilisateurs et de développeurs particulièrement actives qui vont bien au-delà des frontières géographiques et il n’est pas rare qu’elles s’étendent sur tous les continents du globe. Cette répartition géographique fait que certaines communautés particulièrement actives œuvrent « jour et nuit » pour ne pas dire littéralement 365 jours par an !
Le fait que le code source du logiciel soit accessible à un grand nombre d’informaticiens a pour effet que l’utilisation des logiciels libres est généralement très sécuritaire. Quant un problème de sécurité ou un bogue est découvert, il y a souvent un grand nombre de personnes susceptibles de proposer une solution au problème rencontré.
Le concept de liberté n’est pas nouveau. Bien que sa popularité ait littéralement explosé à fin des années 1990 (le célèbre projet GNU a démarré en 1983), la liberté logicielle remonte en fait aux prémisses de l’informatique dans les années 60 et 70. A l’époque où les ordinateurs étaient une ressource rare et dispendieuse destinée majoritairement à des domaines scientifiques, il est était très courant pour un laboratoire de publier et donc partager les codes sources des logiciels utilisés qui se retrouvaient à circuler d’un coin à l’autre en étant enrichis petit à petit. Le concept de logiciel libre est donc aussi vieux que l’informatique elle-même !
S’il était très courant dans les années 60 et 70 qu’un logiciel soit disponible au plus grand nombre et que les constructeurs vendaient avant tout le matériel sans s’occuper de l’aspect mercantile du logiciel, nombre d’entreprises ont très rapidement compris l’énorme manne de profit financier qu’elles pourraient réaliser en « vendant » le logiciel et d’autant plus que la micro-informatique se démocratisait alors très rapidement auprès du grand public. Le modèle économique alors mis en place par les fabricants de logiciels dès cette époque et qui perdure depuis maintenant plus de trois décennies requiert que l’utilisateur final du logiciel n’ait entre les mains qu’une « boite noire » dont les plans sont jalousement gardés secrets (de tels logiciels sont dits « propriétaires »). Étant donné qu’il s’agit d’une « boîte noire » pour l’utilisateur final, le fabricant du logiciel :
Question à $100: que se passe-t-il si le fabricant du logiciel abandonne tout simplement le logiciel ou que le fabricant disparaît corps et biens? Bon courage pour relire vos données, surtout que tout va très vite en informatique… votre logiciel ne fonctionnera probablement plus avec une version plus récente de Windows ou Mac OS, vous changerez totalement d’environnement matériel, etc. Si pour vous c’est un réel problème, imaginez le casse-tête pour une entreprise ou une administration publique.
Vous pensez-être prise en otage… c’est tout à fait exact. Mais il y a pire : vos données sont prises également en otage. Quoi de plus important sur un ordinateur pour une administration publique, une entreprise ou un individu que ses données?
C’est là un des multiples points forts des logiciels libres ! Non seulement leur code source est connu et donc le format des fichiers de données manipulées l’est aussi, mais en plus ils reposent très souvent sur des standards ou des normes publiques et qui sont établies par des consortiums. Parmis ces standard, citons l’OpenDocument qui est le format des documents bureautiques manipulés par la désormais bien connue suite Open Office/Libre Office.
Conséquences: vos données sont non seulement découplés d’un logiciel en particulier mais du fait que les logiciels libres se basent sur des spécifications publiques, ils sont peuvent très facilement fonctionner en interaction les uns avec les autres et donc être interopérables. Advenant que le logiciel ABC disparaisse, il est fort probable qu’un autre logiciel libre puisse prendre le relais !
Un logiciel libre est-il toujours gratuit ? Souvent pour ne pas dire habituellement. En fait on ne payera pas pour le logiciel lui-même mais plutôt pour le service s'il nous en faut un. Un logiciel libre peut être tout simple mais il peut également être aussi complexe qu'un système d'exploitation complet. Linux, par exemple, est un système d'exploitation libre.
Où trouve-t-on des logiciels (libres ou propriétaires) ? Les logiciels sont partout ; dans votre appareil mobile (cellulaire), votre ordinateur, votre téléviseur, votre voiture, votre réfrigérateur, etc.
Que serait le monde sans logiciel ? Plus d'internet, plus de téléphones, plus de cartes de crédit, les banques ferment, pannes d’électricité, plus de télévision, de journaux, de météo, les voitures ne démarrent plus, etc.
Est-ce que j'utilise déjà des logiciels libres ? Les logiciels libres ne sont pas différents des autres. Sans le savoir vous en utilisez à tous les jours…
Il y a même du logiciel libre “embarqué” partout comme dans un iPhone!
Si le code source (la recette) d'un logiciel libre est connue, n'est-il pas alors moins sécuritaire ? Bien au contraire, il a été examiné par plus d'une personne, ce qui permet entre autre de s'assurer qu'il ne contient pas de porte dérobée ou de failles, contrairement à un logiciel fermé. Aucun logiciel n'est parfait ni exempt de failles, mais un logiciel libre a ici cet avantage certain…
libre = ouvert = transparence = sécurité
Si le logiciel libre offre tant d'avantages, pourquoi n'est-il pas promu? Pourquoi est-ce que je ne le trouve pas dans les boutiques d'informatique? Pourquoi aucune personne chez ces vendeurs ne m'en parle? La promotion implique un budget de marketing dont ne dispose pas les concepteurs. Le vendeur reçoit une commission pour sa vente. Les logiciels libres sont-ils alors des sous-produits? Des logiciels qui ne font qu'imiter souvent pâlement les logiciels propriétaires? Nous avons précédemment vu des gros joueurs qui utilisent et fonctionnent avec des logiciels libres. La qualité n'est pas davantage en cause qu'avec les logiciels propriétaires…
Donc il y a de l'excellent, du bon et jusqu'à l’exécrable dans tous les logiciels, libres ou propriétaires.
Un enjeu crucial est le format des fichiers produits par les logiciels.
Un logiciel propriétaire tentera d'imposer son format et de le rendre le moins compatible possible (entre les autres logiciels ou entre ses diverses versions) pour verrouiller l'utilisateur et le forcer à n'utiliser que son logiciel ou ses nouvelles versions (mises à jour imposées).
Ainsi, il est toujours préférable de n'utiliser que des formats ouverts et bien documentés, ce qui assure la pérennité des données.
Il existe des normes internationales (ISO) des formats ouverts : ODF, PDF, ZIP, PNG, JPG, OGG (MP3)
Ces normes sont gérées par l'Organisation internationale de normalisation (ISO)
Bien qu'en anglais, ce vidéo instructif explique les fondements du 'libre' :
Il explique aussi les bénéfices du libre avec une exemple simple de construction d'une maison par une communauté d'employés. Il mentionne aussi certains des principaux mythes qu'il réfute :