Ceci est un premier jet mais mais il présente ce dont j'ai eu besoin

Avant tout, que fait-on quand on remplace notre œil par un appareil de photos ou une caméra ?. Voici ce que je retiens en première approche des articles d’Aurélien Pierre dont : https://darktable.fr/2020/01/darktable-3-rgb-ou-lab-quels-modules-au-secours/), qui va me guider et de la belle conférence de Gérard Berry qu’il nous avait signalée auparavant et que je te conseille très fortement de visionner https://darktable.fr/2019/06/comment-linformatique-change-la-photographie/, je l'ai fait plusieurs fois et tu trouveras ici (Le pdf des aides visuelles).

Ainsi que de diverses lectures sur la vision dont https://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92il_humain.

Et aussi pour une réflexion sur la double nature de la lumière voir https://aurelienpierre.com/enseigner-connaissances-scientifiques-enseigner-science/

Notre vison est alimentée par notre œil (bon c'est une approximation mais ça m'est utile pour la suite)

• par la capture faite par la rétine
  • par les cônes pour les 3 couleurs primaires rouges vert bleu
  • par les bâtonnets pour l’intensité lumineuse
  • avec une grande sensibilité : la rétine permet une variation de 20 à 24 IL (comme tu es un bon photographe tu sais qu'un IL -ou EV en anglais- est le changement de la quantité de lumière en changeant d'un diaphragme, indice de sensibilité ou vitesse; chaque changement correspond à une multiplication -ou division- par 2)
  • en privilégiant le sombre en protégeant de l’éblouissement : la relation quantité de lumière reçue / perception n’est donc pas linéaire. Au cours de l’évolution, dès que l’œil est apparu dans la nature le danger et la nourriture étaient dans l’ombre.
  • a un petit angle de visée qui bouge tout le temps, des dizaines de fois par seconde (angle de vision nette 6 degrés, lecture 20 degrés, angle de perception des couleurs 60 degrés)
• puis est fabriquée dans notre cerveau
  • essentiellement à partir des contrastes et des mouvements entre la multitude de perceptions reçues en permanence depuis la rétine
  • en ajustant les couleurs en fonction de la source de lumière et des connaissances préalables des objets perçus
  • la notion de profondeur de champ n’est pas pertinente car l’oeil ajuste en permanence très vite en déplaçant le focus

Ce que nous percevons est donc une construction à partir des signaux bruts émis par la rétine dans notre cerveau en temps réel en fonction de ce qui nous intéresse : notre cerveau est algorithmique et partial, il n'a pas le choix il faut qu'il trie et sélectionne, et pour ça il privilégie ce qu'il connaît déjà comme la couleur d'un objet quelque soit son éclairage !

• Notre caméra capture une matrice de points lumineux
  • Les capteurs pour les 3 couleurs sont linéaires et limités à 10 à 14 EV suivant sa qualité
  • perturbés par du bruit surtout dans le sombre (plus le signal est faible, plus il est perturbé)
  • coupent les hautes lumières brusquement au delà d'un certain seuil
  • les objectifs ont une profondeur de champs variable mais déterminée pour chaque capture
  • elle a des défauts optiques qui une fois connus peuvent être corrigés plus ou moins bien par des algorithmes

Prise de vue : poser pour les hautes lumières avant écrêtage, ce qui implique de poser le plus possible et donc en même temps enregistrer le plus possible les sombres. Si tu ne sais pas lire un histogramme il te faut l'apprendre (lien à venir)

• Développement : faire dans la mesure du possible le travail du cerveau afin de restituer la perception initiale du photographe à l’aide d’algorithmes à partir de la capture initiale (le fichier raw), essentiellement :
  • calculer les pixels de couleur ( ce qui inclue la dé-linéarisation avec une fonction gamma et la balance des blancs)
  • équilibrer les sombres et le clair pour exploiter au mieux la dimension de la plage dynamique disponible
  • ajuster les couleurs
  • corriger les défauts géométriques de la caméra et de ses objectifs
  • adapter au média de diffusion
  • et enfin et (surtout) permettre d'apporter sa vision personnelle

Une photo est la communication de notre perception faite par un outil que l'on maîtrise plus ou moins bien.